La parole libérée
Sur la 3ème chaîne ce soir (ou plutôt le matin à 1h ) , des gens abusés quand ils étaient jeunes, parlent. Ce sont principalement des femmes qui parlent des abus sexuels qu'elles ont connus enfant. Par exemple, une a été abusée des 4 ans et jusqu'à 10 ans par son beau père, une autre Nanou âgée de 60 ans raconte cinquante ans après les abus qu'elle a subis de la part de trois prêtres du diocèse de Lyon dès l'âge de quatre ans. Ce qui est notable, c'est que les expériences malheureuses connues des l'âge de 6 ans, ont provoqué pendant toute la vie de la victime des souffrances et des inaptitudes à vivre comme tout le monde. Déjà il y a le besoin de cacher son corps derrière des vêtements vagues et amples. Plus grave, les relations avec les hommes sont difficiles sur le plan sexuel et parfois, ces femmes abusées toutes jeunes deviennent homosexuelles. Le besoin d'être crue est impérieux. Comme pour les femmes battues, la souffrance morale reste très vive pendant des années tant que leur abuseurs n'avoue pas ses crimes et tant qu'elles ne sont pas crues par leur entourage. Révéler les abus sexuels est donc une nécessité vitale. Le seul prêtre encore vivant à plus de 90 ans fait semblant de ne pas se souvenir quand sa victime lui rappelle ses actes inqualifiables.