LES FEMMES DU DIX NEUVIEME SIECLE / GEORGE SAND

A l'occasion de la fête des femmes (le 8 mars) un spectacle sur George Sand était joué au théâtre Rutebeuf de Clichy La Garenne : belle occasion pour rendre hommage à Aurore Dupin Dudevant dont l'oeuvre gigantesque est un peu oubliée de nos jours !

On retient surtout qu'elle fut la maîtresse de Musset et de Chopin, celle qui fut appelée la bonne dame de Nohant fut une des rares femmes de son siècle à être libre dans sa vie sentimentale, dans ses écrits, et eut une grande importance pour ses contemporains, en particulier Hugo, Mérimée, Flaubert, Delacroix, qu'elle reçut à Nohant;

CERTES ELLE ECRIVIT DES ROMANS CHAMPETRES COMME  François le Champi, Les Maîtres sonneurs, La Petite Fadette, La Mare au diable, mais elle se servit de sa plume pour combattre l'inégalité entre les hommes et les femmes. Elle prit un pseudonyme masculin (George allié à la première syllabe du nom d'un de ses premiers amants Sandeau). Elle défendit les idées socialistes influencée par Leroux qu'elle retrouvaît à La Châtre.

Sand faisait de ses inombrables écrits : romans autobiographiques comme Lélia, pièces de théâtre, romans par exemple Les Beaux Messieurs de Bois Doré, articles dans les journaux et correspondances une arme contre la barbarie, l'oppression des pauvres et des femmes.

Si on lit sa correspondance avec Flaubert que Tricotel a réuni dans un beau livre Comme deux troubadours, on peut mesurer la bonté de cette femme qui pensait qu'étant issue d'une femme du peuple par sa mère et du Maréchal de Saxe par sa grand mère (union illigitime) défendait les femmes du peuple comme les bourgeoises et les nobles. A Flaubert, elle exposait ses idées socialistes sans jamais le prêcher, au contraire, elle l'encourageait après la parution de L'Education Sentimentale, ressentie par son auteur comme un échec "c'est un grand et beau livre" lui écrivait elle en lui promettant d'en faire des critiques élogieuses dans ses articles. Ainsi, elle se battait aussi au nom de l'Art et de la Beauté ! Lors de ses obsèques, George Sand fut pleurée par ses amis comme Flaubert "je pleurais comme un veau", louée par ses confrères écrivains comme Hugo...

Le pire est que sur son avis de décés enregistré à la mairie fut écrit "sans profession" ! A celle qui était si prolixe en ouvrages divers n'est ce pas d'une cruelle ironie ! De même seuls certains de ses ouvrages champêtres sont étudiés dans les classes (primaires et collèges et très peu dans les lycées) n'est ce pas une injustice ? Femme de lettres, femme libre, socialiste, combattive, George Sand mériterait qu'on lui rende davantage justice et bien plus qu'à l'occasion de l'unique journée des femmes. Merci au théâtre Rutebeuf dans une pièce fort bien interprétée par l'actrice, dialoguiste qui maniait habilement présent (celui d'une pièce en train de s'écrire en 2015) et passé (vie de George Sand) ! Allez y vous serez conquis(e), par George Sand !