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violences conjugales et cancer
8 août 2020

Violence co juge et confinement

Histoire d'Isabelle

Isabelle avait épousé pour faire plaisir à sa famille et parce qu'elle était enceinte un homme qu'elle avait aimé au début mais elle avait été rapidement déçue par le comportement violent, les insultes de ce mari violent. Rapidement, il en était arrivé aux gifles et aux coups. Il lui tirait les cheveux, la poussait, la menaçait. Elle voulait fuir mais ne le pouvait pas. Il la surveillait tôt le temps. A l'aide de son téléphone portable, il la harcelait pour savoir où elle se trouvait. Sa jalousie n'avait pas de limite. Elle avait envie de partir. Mais il y avait l'enfant : comment faire pour ne pas éveiller les soupçons. Elle avait déjà préparé sa valise .avec les papiers importants quelques vêtements pour elle et son enfant, même un nounours auquel tenait Joël. Elle avait caché cette valise sous le lit de l'enfant. Comment partir ? Pas de voiture ! Elle devait absolument trouver de l'aide : il avait déjà menacé de la tuer, si elle le quittait. C'était son jouet ! Sa famille ne lui serait d'aucune aide !
Les jours gris s'ajoutaient les uns aux autres. Son sourire avait fui : d'ailleurs, elle n'avait aucun motif de sourire. Elle baissait la tête tristement. Quand elle marchait dans les rues, elle choisissait toujours le trottoir le plus à l'ombre, Elle risquait de croiser moins de citadins et le soleil pouvait moins révéler cruellement les traces de ses larmes. Dans cette prison sans barreau, elle ne sentait nulle part à l'abri dans aucune des pièces. Le con finement avait aggravé les relations du couple. Comme il ne pouvait plus pratiquer les sports dont il était friand comme le football, la lutte, Walters s'en prenait à sa femme toute la journée. Sensible aux cris de son père, leur petit enfant Joël hurlait. A cinq ans, il était assez grand pour comprendre la violence physique et verbale de son père. Joël, lui même, avait été plusieurs fois enfermé dans sa chambre, privé de dessert, ou secoué brutalement pour une pecadille. Il était un enfant calme, jouant tout seul, en avance pour son âge, il savait déjà lire. Isabelle le lui avait appris, petit à petit et il adorait écouter les contes et les récits que sa mère venait lui lire pour qu'il puisse s'endormir, heureux. Pour cet enfant, sa seule consolation, son seul amour, Isabelle aurait tout supporté. Parce que son mari lui avait demandé (ou plutôt intimé l'ordre) de travailler pour la comptabilité de la petite entreprise : son garage. Isabelle n'avait pas pu obtenir de diplôme au delà du brevet des collèges. Elle savait bien qu'avec un petit enfant, seule, sans appui de sa famille, elle ne retrouverait pas de travail. Elle n'avait aucune économie personnelle, même elle n'avait jamais cotisé pour sa retraite. C'est son mari qui payait la sécurité sociale, encore lui, qui s'assurait pour sa retraite. Si elle partait, son mari Walter allait lui mener une vie d'assistée. Elle avait connu déjà l'injustice de devoir demander de l'argent à son mari pour ses dépenses personnelles et celles du petit Joël. Si elle avait pu obtenir un carnet de chèques après bien des pourparlers, son conjoint qui contrôlait tout, lui demandait des comptes pour des chaussures ou un pull acheté en solde. Il prétextait qu'il avait besoin des tickets de caisse. Ce manque de confiance hérissait Isabelle. Elle s'évertuait à le rendre heureux, content et il était toujours de mauvaise humeur. Sans son fils, elle serait partie vingt fois, même la misère plutôt que la honte d'être une véritable esclave sexuelle, employée de ménage en outre participant par son travail à la croissance de la petite entreprise. D'ailleurs, le garage était au nom de Walter, il l'avait acquis avant le mariage. Isabelle, malgré cinq ans de labeur, risquait de partir avec rien. Comment élever correctement Joël dans ces conditions ? Le couple ne partageait aucun goût et pour la musique et pour la littérature ou la culture, le cinéma. Toute seule, Isabelle avait appris à aimer la musique classique, l'opéra. En cachette, elle écoutait France musique, empruntait (avant le confinement) des DVD d'opéras, des CD de musique classique. Quand elle n'avait pas le moral, elle écoutait un morceau de musique son préféré était l'adagio du concerto 23 mais elle aimait tout Mozart, notamment La Flûte enchantée, L'Enlèvement au sérail, Le Mariage de Figaro... Elle était sensible à la place donnée par Mozart aux femmes. Elles gagnaient à la fin sur les hommes : elles se montraient plus intelligentes, plus libres. Leurs chants étaient souvent les plus beaux.
Face à son mari, elle ne parlait jamais de son jardin secret. Elle ne lui avouait pas aussi combien elle aimait la poésie et la littérature. Elle lisait en cachette, dérobant ses rares moments de tranquillité quand son mari était absent pour lire. Elle mettait des couleurs roses dans cette vie triste qui était la sienne. Elle échappait à l'angoisse des scènes en s'évadant par l'Art. Très jeune, Joël avait montré aussi son goût pour la musique, pour des petits morceaux comme "vous dirais-je Maman ?". Le père était absent, étranger à tout cela, seules les émissions sportives, l'intéressaient et un peu l'actualité.
La cassure entre les deux êtres s'était aggravé lors du confinement. Comment s'éviter toute la journée dans un petit appartement sans balcon, au dessus du garage. Les odeurs de cambouis, les coups donnés sur les tôles la gênaient. Maintenant ce tête à tête continuel avec Walter lui faisait redouter le pire. Elle avait appris à mentir, à déguiser les faits anodins, par exemple, elle écoutait en vaquant aux occupations ménagères dans la cuisine, la radio qui diffusait des opéras mais il fallait mettre le son le plus bas possible pour ne pas réveiller Monsieur qui ronflant devant la télé diffusant un ancien match de foot. Après les gifles, étaient venus les coups de pied, dans les jambes, puis les coups de poings dans le visage et la poitrine. Dans cette guerre muette, elle fourbissait ses armes : la vengeance. Elle s'était étonnée depuis longtemps que certains soirs, il disparaissait dans le garage. Qu'allait-il y faire puisque comme tant de petites entreprises, comme le garage, étaient fermées.
Un soir, le coeur battant, elle le suivit par l'escalier qui amenait directement au sous-sol du garage. Elle entendit le portrait en fer grince et une voiture entra. Alors, son mari prit une plaque numerologique et rapidement changea les plaques. De plus les deux hommes sortirent dans le bureau vitrée. Isabelle ne pouvrait rien entendre mais elle comprit à leurs gestes que la discussion était houleuse. Isabelle avait appris à lire sur les lèvres quand elle s'était occupée de jeunes sourds, avant son mariage. Elle distingua les mots : "drogue", "cachette", "flics", "révolver" Elle comprit que son mari était mouillé dans une affaire de trafic de drogue. Alors, elle plaça une caméra de surveillance orientée vers le bureau. D'autres visiteurs suspects ne tardèrent pas à apparaître. Elle guettait ! Trois jours après, les deux hommes sombres revinrent. Walter leur ouvrit la porte du bureau avec précaution. Et là, Isabelle les observa. La caméra fonctionnait mais cachée dans un coin de la pièce : ils ne la virent pas. Le lendemain alors que son mari faisait la sieste, Isabelle alla récupérer le film. Elle prétexta une course à la pharmacie pour appeler ls gendarmes. D'abord, elle montra ses traces de coups, elle dénonça son bourreau. Enfin, elle leur communiqua l'enregistrement de la caméra. Isabelle ne s'était pas trompée. Walter était un truand, même confiné, il avait continué ses trafics de drogue par appât du gain. Il écopa d'une peine de prison ferme car en plus il fut prouvé que cet homme violent battait sa femme et malmenait son enfant. Remarquons toutefois que si son mari n'avait pas été pris sur le fait pour trafic de drogue, il n'aurait certainement pas été mis en prison pour violences conjugales.

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  • échange de conseils pour lutter contre la violence physique et morale faite aux femmes dans leur couple, dans leur entourage témoignage de femmes battues témoignage de cancéreuses ayant subi la violence conjugale aide aux cancéreuses seules amitié
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