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violences conjugales et cancer
4 février 2021

Journée mondiale contre le cancer : quand le cancer rime avec rupture amoureuse

Si je n'avais pas manqué le rendez-vous, j'aurais pu avoir une autre vie : une existence pleine de gaieté, de bonheur, d'amour. Or j'ai eu peur et je ne suis pas venue sur les quais de Paris pour te retrouver. Je craignais trop de suivre une voie difficile. Hélas, de renouveler, les déceptions, les douleurs que d'autres avant toi m'ont fait connaître. Vivre à deux, c'est si difficile. Jusqu'à avoir peur des réactions de l'autre. Au départ, le bruit de son pas vous appellait comme une musique. Après quelques mois, le bruit de la porte d'entrée vous faisait sursauter. Cet amoureux transi du début était devenu un ennemi. La peur avait remplacé l'amour. La crainte des gifles après des scènes sans raison, juste pour le plaisir de dominer. Je n'en voulais plus de cette existence où je vivais dans une prison intérieure : cachant mes sentiments, acceptant de n'être qu'une poupée docile pour ne pas le perdre.
Il faudrait que je t'avoue mon passé. A cause des maladies, je n'aurai jamais d'enfant. La maladie m'a privée de ce bonheur de transmettre la vie. Comment aurais-je pu t'avouer cela ? Tu m'aurais laissée, j'aurais lu la déception dans ton regard. Et puis il aurait fallu aussi te révéler les cancers qui avaient déformé mon corps. Seule, j'avais su mener le combat. Avec toi, qui serais passé lentement de la tendresse à la pitié, je ne pouvais pas lutter contre le désenchantement de voir ton inclination s etioler inexorablement.
Dans la nuit solitaire, je suis repartie sans t'attendre, toi le bel inconnu trop parfait qui m'avait fait battre le coeur pour la première fois. Mais l'ombre était si noire, si grave, avec un froid de défaite, que je suis rentrée chez moi et que je t'ai écrit une longue lettre mais je ne croyais pas aux mots que je traçais. Je croyais que tu lirais entre les lignes et que tu devinerais que je mentais. Je t'aimais, je t aime encore.
Pourtant où habites-tu ? Je t'imagine auprès de la Seine qui charrie toujours sous la lune ses flots dorés. Tant d'années ont passé, sais tu si on se reconnaîtrait si jamais on se rencontrait ?
Dans ce Paris si mouvant, si changeant, je cherche désespérément l'immeuble où tu habitais autrefois. Longtemps, un soir, j'ai fixé la seule cage dorée que dessinait une fenêtre dans le mur sombre. Derrière, peut-être, toi avec une jolie femme et des enfants. Derrière le dôme doré des invalides, tu promènes dans le parc toute ta petite famille et le bleu du ciel se creuse sous mon regard ému. Tes yeux chavirent dans ce bleu quI rappelle ton regard. Dans les musées que nous avions visité ensemble, le coeur me bat parfois si je vois un homme de dos dont la silhouette me rappelle la tienne. Je le dépasse mais ce n'est pas toi. Oui, j'ai raté ma vie en n'allant pas ton rendez vous. Je te cherche sans te reconnaître, sans même l'espérer et Paris s'habille de tendres couleurs. A l'amour de Paris, je mêle toujours un peu de ton souvenir. La capitale te résume, et toi, tu m'as donné au début la merveilleuse idée de vivre à Paris et de t'y suivre.

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